Fleur de chagrin, by Le diable dégoutant

Fleur de chagrin

by Le diable dégoutant

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Ol64 « Mon seul regret, Anna – mais en est-ce seulement un ? – est de n’avoir rien achevé. J’ai tout laissé à l’état de brouillon, de mots dispersés ça et là. »
(« L’éternité et un jour », film de Théo Angelopoulos, 1998)

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Le Diable Dégoutant
Cassette + Digital Album
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Cassette 100 copies
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1.	A1 La nouille à l'air 00:45
2.	A2 Complainte de la bête 04:17		buy track
3.	A3 Chant animal post apo 00:50		buy track
4.	A4 Mordue 03:07		buy track
5.	A5 Les vaches musiciennes 00:33		buy track
6.	A6 La fille brulée 04:01		buy track
7.	A7 Un bezoar dans le ventre 02:16		buy track
8.	A8 Failli Tomber 02:38		buy track
9.	A9 La vie secrète des doryphores 01:11		buy track
10.	A10 Boue qui roule-master 01:21		buy track
11.	A11 Coratge l'amic 01:05		buy track
12.	B1 Vengeance tardive 02:21		buy track
13.	B2 Ingurgiter ton image 04:18		buy track
14.	B3 Para lo lop 02:41		buy track
15.	B4 La fontaine noire 02:26	lyrics	buy track
La fontaine noire Le feu des villes se reflète dans l'eau noire Et mon cheval s'en approche pour y boire Il y a bien longtemps que j'aime cette fontaine Quelle merveille Mais l'eau est bien saumâtre elle n'est plus pareille Elle n'est plus pareille Ne buvez pas de ça ou vous en mourrez, trépasserez C'est mon poison préféré, mon poison préféré Et qu'importe la mort car je n'ai plus de soir Je le tire en arrière mais il s'avance pour boire Devant l'eau noire mon cheval se trouble autant C'est ici, je me souviens maintenant C'est ici que j'ai vu le plus beau de mes jours Et je dansais chaque nuit avec tous mes amours Avec tous mes amours Mais il n'y a plus de fête Désormais allez viens allez viens Il nous faut continuer Il nous reste du chemin Allez viens, allez viens Allez viens, allez viens
16.	B5 La violeta 03:05		buy track
17.	B6 Je suis sur l'autoroute 01:25		buy track
18.	B7 Aucel perdut 01:56		buy track
19.	B8 Quelque chose se trame 01:17		buy track
20.	B9 Chant pour dissuader l'être aimé de sortir la nuit 02:14	lyrics	buy track
La nuit des prédateurs C'est la nuit des prédateurs De grâce n'allez point dehors C'est toujours seul que l'on meurt Et rien n'y changera alors Prenez cette lame avec vous Et plongez-la dans le cou D'un des nombreux prédateurs Qui cherche votre malheur Je vois leurs canines briller Ou serait-ce les reflets Des portables allumés Qui filment votre décès ? C'est la nuit des prédateurs De grâce n'allez point dehors C'est toujours seul que l'on meurt Et rien n'y changera alors Je vois tous leurs yeux briller Ou serait-ce les bougies Que je m'en vais allumer Jusqu'à la fin de ma vie ? C'est la nuit des prédateurs De grâce n'allez point dehors C'est toujours seul que l'on meurt Et rien n'y changera alors

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Ces morceaux sont aussi disponible en Vinyle chez Aguirre Records:
aguirrerecords.bandcamp.com/album/fleur-de-chagrin

Le diable à la croisée des chemins

D’où croyez-vous venir ? Où croyez-vous aller ? Lasciate ogni speranza, voi ch’entrate : vous qui la nouille à l’air passez le seuil de ce disque, laissez-donc là toute espérance, et glissez dans le sillage vénéneux du diable votre guide.

D’où crois-tu venir ? La montagne n’est plus seulement la montagne ; après ton passage, elle ne sera même plus une montagne. Comme tout le paysage, elle aura été mangée, saucée par d’invisibles sangsues. Ta nostalgie du sol et ta soif d’un retour aux sources n’auront trouvé qu’une forêt de mots vains et une eau viciée. Où crois-tu aller ? À la croisée des chemins, le monde se consume au futur antérieur. Le diable seul saura te faire surmonter le dégoût des traditions, et l’amour du diable seul te donner suffisamment d’allant pour atteindre ton terme : un village, peut-être, mais qui n’est de personne, un havre à ta démesure.

La sombre tradition à laquelle appartient ce jeu de piétinements ternaires, comme le rythme d’un cœur au diapason du monde inversé, n’est celle d’aucun pays et d’aucun temps assignés. Plutôt topologie de l’Ève réveillée après un sommeil de mille ans, lecture idiosyncrasique et possédée de notre terreau commun, faits de récits compostés dans les limbes du passé, de chansons captées in extremis vitae et rebus dans les antichambres privatisées de la mort.

De quoi nous parle-t-elle ? De notre errance automobile et amoureuse, de la porosité des membranes qui séparent êtres et choses, de l’inversion constante des signes. Les dix-sept étapes de ce court voyage, où s’entrelacent battements d’objets, cornes soufflées et crins frottés, forment la carte d’un pays à jamais introuvable, le nôtre, où seuls nous guident la voix de vieil enfant et le charme vénéneux du diable dégoûtant.